Le syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS) est un trouble du sommeil fréquent particulièrement chez les personnes de plus de 50 ans et en surpoids1. Ce syndrome se caractérise par la survenue d’épisodes récurrents d’interruption complète (apnée) ou partielle (hypopnée) de la respiration au cours de la nuit (5 épisodes par heure de sommeil)2. Ces épisodes sont à l’origine d’une moindre oxygénation de l’organisme et d’une fragmentation du sommeil qui peuvent avoir des conséquences multiples telles qu’une majoration du risque cardiovasculaire, du risque neurocognitif mais aussi une perturbation du métabolisme glucidique1 ,2.

Une prévalence importante chez les diabétiques de type 2

Lorsqu’on parle du SAOS et du diabète de type 2, on évoque un cercle vicieux auto-entretenu. Le SAOS serait un facteur de risque et d’aggravation du diabète de type 2 et le diabète de type 2, un facteur déclenchant du SAOS. Voilà qui expliquerait l’importance de la prévalence croisée de l’un par rapport à l’autre.

En effet, 30% des patients souffrant d’un SAOS présenteraient un diabète de type 2 et la prévalence du SAOS chez les DT2 varierait de 20 à 50 %. On peut donc parler de relation bidirectionnelle entre ces deux affections sans que, comme dans le cas de l’œuf et la poule, on sache réellement qui est le premier arrivé.

Différents facteurs permettraient d’expliquer ces liaisons dangereuses entre ces 2 maladies (car le SAOS est bel et bien une pathologie à part entière) : le stress oxydatif tout d’abord, engendré par un moindre apport d’oxygène au cours de la nuit, et l’inflammation chronique qui lui est associée et qui fait le lit de la résistance à l’insuline

L’obésité et en particulier l’obésité abdominale est présente dans les deux affections, en effet jusqu’à 85 % des DT2 obèses présenteraient un SAOS2. La fragmentation du sommeil associée à une mauvaise oxygénation nocturne perturberaient l’équilibre glycémique et occasionneraient une augmentation du taux d’HbA1c qui serait proportionnelle à la sévérité du SAOS2. Le SAOS pourrait donc être considéré comme un nouveau facteur de risque du diabète de type et son dépistage recommandé dans la prise en charge1.

Quels sont les principaux symptômes du SAOS

Le diagnostic du syndrome d’apnées obstructives du sommeil repose sur les symptômes et sur l’analyse du sommeil3. Les symptômes sont essentiellement nocturnes et ont un retentissement dans la journée. Ils ne sont cependant pas forcément spécifiques du SAOS.

Parmi les symptômes nocturnes, on constate3 :

  • un ronflement sévère et quotidien, souvent gênant pour les proches ;
  • des pauses respiratoires durant le sommeil, constatées par l’entourage ;
  • des épisodes de respiration haletante pendant le sommeil ;
  • des réveils répétés, en sursaut, avec sensation d’asphyxie ou d’étouffement ;
  • un sommeil agité, entrecoupé de micro-éveils à répétition ou parfois des insomnies ;
  • des cauchemars sur des thèmes d’asphyxie, de chute ou de mort imminente ;
  • un sommeil non réparateur et agité, avec des draps particulièrement défaits ;
  • un besoin d’uriner plus d’une fois au cours de la nuit (nycturie).

Parmi les symptômes diurnes on retrouve3 :

  • une somnolence excessive ;
  • une fatigue (asthénie) ;
  • des difficultés à se concentrer, à mémoriser ;
  • des troubles de l’humeur, une certaine irritabilité ;
  • parfois, des maux de tête surtout le matin ;
  • des troubles de la libido ou des troubles de l’érection.

Un bilan du sommeil effectué dans un centre du sommeil permet de confirmer le diagnostic.

Quels sont les principaux éléments de prise en charge2

Dans le cas du SAOS comme dans celui du diabète, la perte de poids fait partie de la prise en charge et peut avoir des bénéfices, de même que d’autres mesures hygiéno-diététiques (activité physique, sevrage tabagique, diminution de la consommation d’alcool)2,4. Le port d’une orthèse d’avancée mandibulaire peut être prescrit dans le cas d’un SAOS léger4. Le traitement de référence reste cependant la pression positive continue (PCC), la chirurgie n’intervient qu’en cas d’échec des traitements précédents4. Le traitement du SAOS permet de réduire les risques qui lui sont associés, son effet sur l’insulinorésistance et la normalisation de la glycémie reste à prouver2.

Le saviez-vous ?

  • La somnolence diurne excessive associée au SAOS contre-indique temporairement la conduite automobile.5 La reprise de la conduite n’est possible qu’après le passage de tests5
  • Un accident de la route mortel sur 4 est dû à l’assoupissement du conducteur6

Références :

  1. Reutrakul S.& Mokhlesi B. Obstructive Sleep Apnea and Diabetes. A State of art review. Chest. 2017 ; ; 152(5):1070-1086.
  2. Darmon P. Syndrome d’apnées obstructives du sommeil. Souvent ignoré à tort dans le diabète de type 2. Le quotidien du médecin. 2014 – n° 9304
  3. L’assurance maladie. Reconnaître l’apnée du sommeil. Accessibles sur https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/apnee-sommeil/symptomes-diagnostic-evolution. Dernier accès le 28.04.23
  4. L’assurance maladie. Le traitement de l’apnée du sommeil. Accessible sur https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/apnee-sommeil/traitement-apnee-sommeil. Dernier accès le 28.04.23
  5. L’assurance maladie. Vivre avec l’apnée du sommeil. Accessible sur https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/apnee-sommeil/vivre-apnee-sommeil. Dernier accès le 28.04.23
  6. Nau JY. De l’apnée du sommeil et des accidents automobiles. Rev Méd Suisse. 2006. 2574


FR23DI00097 – Juin 2023