Article

Le diabète peut-il s’inviter dans mon intimité ?

Par Novo Nordisk | 13 février 2023

5 minutes de lecture

Le diabète, comme toute maladie chronique, a une fâcheuse tendance à s’inviter dans le quotidien au point qu’il ne s’arrête pas à la porte de la chambre ou à celle de la salle de bain. En effet, le diabète peut perturber le rapport à l’intime, la perception que l’on a de son propre corps, l’estime de soi, la sexualité et par ricochet, la vie de couple.

Diabète et puberté

La puberté est un moment de grands bouleversements émotionnels, physiques et hormonaux. Les changements qu’elle occasionne s’accompagnent d’une prise de conscience plus importante de son corps et du rapport à l’autre. C’est une période où le mode de vie évolue, où les besoins et le rapport à l’autre se modifient. Les bouleversements hormonaux peuvent s’accompagner d’une perturbation de la glycémie, d’une augmentation des besoins en insuline et d’un besoin de suivi plus régulier¹. Ils peuvent être perçus par l’adolescent comme une entrave à son quotidien, perturber son estime de soi et provoquer une opposition de l’adolescent à ses parents et au corps médical1. Le dialogue autour de la prise en charge, des besoins exprimés par l’adolescent ainsi que sur son rapport à l’intime peuvent faciliter cette transition. C’est aussi le moment d’aborder le sujet de la sexualité, de la contraception et des méthodes qui peuvent être utilisées chez le diabétique¹.

Diabète et sexualité font-ils bon ménage ?

Les liens entre le diabète et la sexualité peuvent être vécus différemment en fonction du type de diabète. Si les diabétiques de type 1 ont pu prendre l’habitude de composer avec la maladie et d’en prévenir les conséquences sur leur sexualité, pour les diabétiques de type 2, l’annonce du diagnostic peut parfois résonner comme la fin de leurs rapports intimes. Les conséquences du diabète sont également différentes chez les hommes et les femmes et doivent pouvoir être abordés sans tabou en consultation pour permettre de maintenir une sexualité satisfaisante et une vie de couple harmonieuse.

Chez l’homme, les complications du diabète (vasculaires, neurologiques ou encore infectieuses) s’accompagnent essentiellement d’une dysfonction érectile³, un trouble assez fréquent puisqu’il touche environ 73% des diabétiques de type 2 et 53% des diabétiques de type 1 ⁴. Ces troubles de l’érection signalent parfois un déséquilibre du diabète³. Ces troubles sexuels peuvent être variés et vont de l’impuissance (qui touche majoritairement les hommes de plus de 50 ans) à une baisse de la libido et du plaisir sexuel (souvent liée à une perte de l’estime de soi) en passant par l’éjaculation rétrograde*³. Ces troubles, même s’ils sont fréquents, ne sont pas une fatalité. Ils peuvent être pris en charge voire prévenus. Il est essentiel de pouvoir les aborder en consultation. Une vie sexuelle épanouie participe pleinement à la qualité de vie et penser que le diabète sonne le glas de sa sexualité est une idée reçue contre laquelle il faut lutter en évoquant ce problème avec son équipe soignante qui sera à même de proposer des solutions adéquates.

Chez la femme, les relations entre diabète et sexualité ont été moins étudiées². Néanmoins, on sait aujourd’hui que les problèmes sexuels (baisse de la libido, désir et plaisir sexuels) sont plus fréquents chez les femmes diabétiques. En outre, l’atteinte des petits vaisseaux liée au diabète peut être à l’origine de douleurs pendant les rapports sexuels ou encore de sécheresse vaginale³. La glycosurie (sucre dans les urines) est un facteur de risque d’apparition de mycoses vaginales et aussi d’infections urinaires. Le sucre dans les urines provoque un déséquilibre du microbiote et de la flore vaginale qui favorise la prolifération de « champignons » et de bactéries. Ces infections qui peuvent être fréquentes peuvent être responsables d’inconfort et de douleurs y compris pendant les rapports. Les femmes qui en souffrent peuvent alors avoir tendance à espacer voire à fuir les rapports intimes^2,3.

Au-delà de la dimension purement physiologique de ses complications, le diabète peut également être associé à des troubles de l’humeur qui peuvent avoir comme conséquences (chez l’homme comme chez la femme), une baisse de la libido. En effet, lorsque l’estime de soi baisse, on est moins tourné vers les autres, on a moins envie de faire l’amour, moins de désir, moins de plaisir, moins d’orgasme, un cercle vicieux qui altère considérablement la sexualité2,3.

Un autre élément qui peut perturber l’intimité est la présence de la pompe à insuline. Pour certain.e.s patient.e.s, il peut être assimilé à un tiers et constituer un frein à l’intimité³.

Nos conseils

Le rapport à l’intime est, par définition, difficile à aborder surtout en consultation. Il est pourtant indispensable de pouvoir échanger avec son médecin et son équipe soignante autour de ces problèmes².

En cas de douleurs ou de sécheresse vaginale² :

Evoquer le problème avec son médecin traitant ou un gynécologue
Utiliser un lubrifiant pour faciliter les rapports, ne pas hésiter à en tester plusieurs pour trouver celui qui convient

Si vous utilisez une pompe à insuline connectée : ne pas oublier de reconnecter la pompe après le rapport²

En cas de troubles de l’érection, en parler avec son médecin traitant qui pourra vous orienter vers un urologue³
Pour le couple, rester ouvert à la possibilité d’échanger avec un psychologue voire un sexologue^2,3
Eviter la consommation d’alcool, de tabac ou de stupéfiants, non seulement ils sont incompatibles avec le diabète¹mais en plus ils sont susceptibles d’avoir un effet très délétère sur la sexualité

Sources :